mercredi 9 septembre 2015

Bourdieu, l'école, la reproduction, l'inégalité.

Pour des raisons qui tiennent probablement à la visibilité médiatique de leur auteur, les thèses de Bourdieu sur l'école ont traversé la société au point d'en faire un véritable catéchisme, qu'il faut réciter chaque fois que l'on souhaite parler publiquement de l'école. Ce qui est surprenant, c'est le fait que la personne cultivée mais non spécialiste ne connaît absolument rien aux sciences de l'éducation (si ce n'est, à la limite, le nom de Freinet ou de Montessori). Mais elle connaît Bourdieu, et sa théorie de la violence symbolique par l'inculcation arbitraire d'un savoir arbitraire, de la reproduction des inégalités sociales à l'école, du capital culturel qui serait utilisé par les parents afin de faire réussir leur enfant.
Evidemment, tout le monde est contre l'arbitraire et les inégalités (du moins les inégalités injustifiées, et il est certain que le fait d'être avantagé à l'école parce qu'on appartient à une catégorie aisée de la population est une inégalité injustifiée). Mais tout se mélange tellement qu'il semble que tout ce que décrit Bourdieu est injuste et scandaleux, et qu'il faut lutter contre cela. Je voudrais montrer qu'on peut et qu'on doit faire le tri dans cette critique vraiment trop générale.

Tout d'abord, je voudrais rappeler les quelques notions qu'utilise Bourdieu et que je vais ensuite discuter. Il considère que les individus ont des capitaux de nature différente : 
- un capital économique : c'est l'argent sous toutes ses formes dont un individu dispose, et l'emploi qu'il occupe (plus ou moins stable, haut placé dans la hiérarchie, bien ou mal rémunéré).
- un capital social : c'est le réseau familial, d'amis, et de connaissances personnelles qu'un individu peut mobiliser.
- un capital culturel : c'est l'ensemble des connaissances maîtrisées par l'individu, ainsi que les diplômes acquis pendant ses années d'étude.
- un capital symbolique : c'est le niveau de réputation et d'estime que les autres individus lui accordent. 
Admettons pour l'instant que cette classification des capitaux soit satisfaisante (je la critiquerai par la suite). On peut considérer qu'une inégalité est injustifiée si la supériorité de capital d'un individu par rapport aux autres individus a été acquise en utilisant un capital d'une autre nature. Ce principe ressemble beaucoup à celui de la séparation des sphères chez Walzer, bien sûr. Il me semble en effet qu'il a capturé un aspect essentiel de la justice. Utiliser sa richesse pour s'acheter des diplômes scolaires, c'est injuste. Faire jouer ses relations pour se trouver un travail avantageux, c'est injuste. On peut remarquer au passage que certaines conversions de capital ne sont pas injustes. Par exemple, il semble normal que tout capital, quel qu'il soit, se convertisse en capital symbolique. Un grand entrepreneur, un grand intellectuel, méritent d'être connus au même titre. Autre exemple, celui qui convertit son capital social en capital culturel, bref, qui fait appel à ses amis pour apprendre des choses, ne paraît pas commettre d'injustice. Ce n'est injuste que s'il cherche à obtenir des diplômes en se faisant ami avec des directeurs d'écoles, d'universités, etc. Je n'insiste pas, et ce n'est pas mon objet ici, mais il me semble clair que cette absence de généralité est imputable à la théorie des capitaux de Bourdieu, qui mélange des choses qui ne devraient pas l'être, et non pas le principe de justice de Walzer, qui lui, semble fiable. Pour l'instant, admettons que la conversion du capital économique, du capital social ou du capital symbolique en réussite scolaire serait injuste.
Ainsi, on en arrive à cette conclusion précise : si des parents utilisent leurs relations ou leur argent pour faciliter la réussite de leur enfant, ils font quelque chose d'injuste. L'école doit donc faire en sorte que le statut social et économique des parents soit neutralisé, et que tous les enfants aient les mêmes chances de réussir.

Mais je voudrais montrer que la justice s'arrête là, et que toute tentative plus étendue de limiter l'influence des parents sur la réussite des enfants serait au contraire injuste. Je voudrais soutenir qu'il est tout à fait justifié que les parents puissent, à la hauteur de leurs moyens, aider leurs enfants à réussir.
Mais soyons plus précis. Le premier point concerne la transmission ou l'héritage, et en même temps, au type d'entités auxquelles un Etat peut avoir affaire : individus, familles, communautés. On trouvera sans doute des gens qui estiment que l'Etat doit abolir tout héritage, toute transmission, et ne reconnaître l'existence que d'individus. Par conséquent, le fait que des parents transmettent à leur enfant un capital économique ou culturel serait vu comme injuste. Seul l'Etat devrait être le grand pourvoyeur de tous les capitaux. Dans cette conception là, l'école serait un lieu où l'égalité des chances est parfaitement réalisée, puisque toute influence extérieure à l'école est neutralisée, et seule comptent donc les performances scolaires de l'élève. Evidemment, cela pose des difficultés pratiques dirimantes, puisqu'il faudrait retirer les enfants de leur famille le plus tôt possible, et interdire à celles-ci de les voir. Il faudrait aussi limiter au maximum les contacts entre enfants, de peur qu'un bon élève se lie d'amitié avec d'autres élèves, et leur donne des aides pour les devoirs, de la motivation à travailler, etc. Et oui! Il est bien difficile de lutter contre toute forme de transmission, d'autant plus que certaines sont socialement (et moralement) valorisées, comme l'aide ou le don.
Ce modèle à la fois individualiste et tyrannique n'est donc ni possible, ni même souhaitable s'il était possible. L'Etat et l'école reconnaissent les familles, et s'appuient sur elles pour éduquer les enfants. De fait et de droit, on reconnaît donc que les familles apportent un soutien moral, culturel et économique aux enfants. Il arrive que cela soit source d'injustice, et l'Etat peut y pallier, ainsi les bourses d'étude pour les étudiants dont les parents ne peuvent pas financer leurs études. 
Par contre, il n'existe aussi système de correction des inégalités de transmission culturelle. Il y a l'école, qui est un système d'enseignement qui donne à chaque élève le même enseignement, mais pas de système pour donner plus aux enfants dont les parents ont un faible capital culturel. Pourquoi? Parce que, abstraitement parlant, des inégalités de culture ne sont pas des injustices. Il n'y a donc pas à les corriger. De même, qui pourrait trouver injuste qu'un enfant de parent cultivé soit à son tour plus cultivé qu'un enfant de parent inculte? Personne, car c'est parfaitement juste (sauf pour ceux, je l'ai dit, qui refusent en bloc l'héritage). On peut trouver injuste qu'un enfant cultivé grâce à ses parents devienne aussi plus riche, plus puissant politiquement, etc. Par contre, que le savoir engendre le savoir, et se transfère plutôt aux proches qu'aux personnes plus lointaines, il n'y a rien de scandaleux. Pour être plus précis, c'est moralement neutre : si nous n'avons le temps de transmettre notre savoir qu'à un enfant, il est moralement indifférent de choisir son fils ou de choisir un enfant au bout du monde. Par contre, choisir son fils présente des avantages affectifs et pratiques!

Mais la question n'est pas encore résolue. Car les capitaux tels que les définit Bourdieu et ses successeurs ne sont pas satisfaisants. Hors de question de faire la liste de toutes les critiques, des plus générales aux plus précises. Je veux seulement m'intéresser à la notion de capital culturel. Cela inclut toutes les connaissances dont on dispose, et les diplômes, qui sont les signes de notre niveau scolaire. Il me semble qu'il serait vraiment approprié, pour comprendre les enjeux liés à l'école, de distinguer le capital scolaire, et le capital culturel. Je les définis ainsi :
- le capital scolaire : c'est l'ensemble des connaissances qu'un élève ou un étudiant doit officiellement maîtriser pour réussir ses examens.
- le capital culturel : c'est la culture générale, et les cultures techniques qu'un individu a acquises.
Pourquoi faire cette distinction? Justement parce que l'on a vu avec Walzer que le principe de justice consiste en une séparation des sphères. Et il faut pouvoir dire qu'il est injuste que le capital culturel puisse être converti en capital scolaire. Car cela signifierait qu'un élève a pu utiliser sa culture propre pour obtenir de meilleurs résultats qu'un autre élève, alors que les deux satisfont à égalité les attentes purement scolaires. Si un élève a passé plus de temps sur ses devoirs, il est normal qu'il ait une meilleure note. Mais il serait injuste que des connaissances extra-scolaires puissent créer des inégalités scolaires. C'est tout particulièrement sensible dans les filières littéraires : en étalant une belle culture, un élève aura tendance à être mieux noté qu'un élève qui n'a qu'une culture populaire, même si ces deux élèves ont le même niveau scolaire. Bourdieu a souvent pointé ces mécanismes de reproduction, et il a raison : les professeurs ayant eu un parcours littéraire et une éducation à la culture classique, gréco-latine, ayant sans doute tendance à favoriser des élèves qui leur ressemblent, au détriment d'élèves aussi doués mais ayant une culture technique ou scientifique.
On me rétorquera qu'il est très difficile de faire le partage entre connaissances scolaires et connaissances générales. J'en convient. Pourtant, au nom de la justice, il me semble nécessaire de faire cette distinction aussi nettement que possible, ce qui peut être fait en spécifiant précisément les critères d'évaluation scolaire, de façon à minorer la part de l'implicite. 
Ainsi, j'en conclus qu'il serait injuste que le capital culturel que les parents transmettent à leurs enfants puissent avantager ceux-ci dans leur parcours scolaire. Mais il n'y aurait rien d'injuste à ce que le capital strictement scolaire des parents permette aux enfants de mieux réussir à l'école. Ce n'est pas de l'injustice, c'est tout simplement du don, de la transmission. Et le petit catéchisme bourdieusien a tendance à oublier cela : les gens ont droit de tisser entre eux des rapports d'affection, et ces rapports d'affection se manifestent par davantage d'échanges, y compris d'échanges de connaissances. Il est donc tout à fait normal qu'un enfant dont les parents ont davantage à échanger se retrouve lui-même plus riche de connaissance. Là encore, je ne dis pas que c'est bien. Je dis seulement que c'est moralement indifférent. Certains naissent beaux, d'autres riches, et d'autres avec des parents éduqués. Que les enfants beaux réussissent mieux à l'école serait injuste, mais que ceux dont les parents sont éduqués réussissent mieux est de fait inévitable, et de droit acceptable. 


En conclusion, je voudrais d'abord suspecter la théorie bourdieusienne vulgarisée de se réduire à une trivialité : les enfants dont les parents ont plus de capital scolaire réussissent mieux à l'école. Autant la théorie n'est pas triviale s'il est question de classes sociales, autant elle devient franchement triviale s'il est question de niveau d'éducation. Il n'y a bien que le taux précis de reproduction qui reste un mystère, ce qui n'est au fond pas très intéressant. 
Et, en plus d'une trivialité, on trouve aussi un jugement faux : il est injuste que les fils de professeurs réussissent mieux à l'école. Il est immédiatement faux si on ne soutient pas l'abolition de l'héritage. Si on soutient son abolition, alors on pourrait l'admettre. Malheureusement, l'abolition de l'héritage est aussi l'abolition de toute transmission et de tout échange, et on voit mal quel genre de considération pourrait justifier l'interdiction de tout rapport humain. 

6 commentaires:

  1. Comme d'habitude, il est très regrettable qu'aucune mention, je n'ose pas dire discussion, précise des textes ne soit faite (même pas un nom d'ouvrage !!), mais c'est assez compréhensible parce que cette présentation de la position de Bourdieu à la sauce Walzer est totalement fantaisiste.

    Je vais donc, très charitablement, faire comme si le nom de Bourdieu n'avait pas été mentionné et que tu présentais une position que tu as inventé pour les besoins de la cause, qui est la discussion de la justice du don et de l'héritage.

    Je passe aussi sur le crédit accordé aux thèses de Walzer et à son pseudo-principe de séparation des sphères, qui se contente de formuler bizarrement certaines "intuitions" quant à l'injustice de certaines situations sans se soucier de chercher la norme supérieure de justice qui fait qu'ils tombent dans la catégorie de situations injustes (il n'y a pas plus d'injustice à briser la séparation de "sphères", qu'à briser une vitre).

    L'argument selon lequel l'égalité des chances complète suppose l'abolition de la famille n'est pas du tout nouveau, et il y a une façon très simple d'y répondre : l'institution scolaire se doit de compenser les inégalités de transmission de la culture et des compétences scolaires (la métaphore du capital est pitoyable, abandonnons-là à Gary Becker) par un soutien scolaire accordé à ceux dont on s'aperçoit qu'ils n'ont pas cette culture et compétences scolaires parce qu'ils n'ont pas de bons résultats à l'école. C'est aussi bête que cela, et, incroyable mais vrai, mais cela existe déjà !

    Il y a donc bien un système de correction des inégalités de transmission culturelle, il est très simple et sous sa forme actuelle pas très efficace. Mais c'est un autre problème, empirique.

    Il est par ailleurs évidemment injuste que certains élèves disposent, presque par imprégnation, de la culture scolaire. Inutile de se cacher derrière Walzer pour nier l'évidence : il se peut très bien que la justice sociale, le principe d'égalité des chances et la liberté de transmettre ce qu'on veut à ses enfants entrent en conflit. Et c'est bien le cas. Heureusement, il y a des moyens de corriger cette injustice, et donc de résoudre pratiquement ce conflit.

    (par pitié, évite les fausses questions : Pourquoi ? parce que... Qui pensera que... ? Personne... C'est du style oral, à l'écrit c'est atrocement redondant)

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  2. Moi aussi j'aime beaucoup les gens qui se sacrifient pour moi en faisant un travail d'esclave qui consiste à faire des citations directes et donner des références précises, mais j'avoue être trop paresseux ou trop égoïste pour le faire aussi. Et puis, jeter un oeil à La reproduction, et aux Héritiers, ça ne me semble pas une tâche surhumaine. Pour aller vite : les statistiques sur les inégalités de classe se trouvent dans La reproduction ; l'analyse de l'entre-soi dans les classes prépa littéraires est dans Les Héritiers. Concernant les 4 types de capitaux, je reprends la présentation des Pinçon-Charlot dans Sociologie de la bourgeoisie.
    Il est vrai que mon but n'est pas de rapporter la conception précise de tel ou tel. Je ne fais que piocher à droite ou à gauche pour arriver à présenter une position que je n'aurais pas honte de défendre. Je construis donc mon Bourdieu, tel qu'on peut le formuler pour le rendre défendable. Car certes, le Bourdieu historique me semble franchement indéfendable. Les 10 premières pages de La reproduction suffisent : tout le savoir scolaire est arbitraire, on enseigne ce qu'on enseigne uniquement parce que c'est le savoir des classes dominantes, les classes dominées apprennent à l'école à reconnaître la supériorité des classes dominantes... Tout ceci n'est que mythologie délirante.

    Le reste de ta remarque va trop vite, surtout que je n'accepte pas tes conclusions. Pour moi, il n'y a aucune injustice à ce qu'il existe des inégalités de culture ou de niveau scolaire, quelles que soient les raisons de ces inégalités (qu'elles viennent de talents naturels, de l'éducation parentale, etc.). Ces inégalités ne deviennent des injustices que si elles permettent à certains d'avoir un avantage dans d'autres champs sociaux, notamment dans le champ économique, ou dans le champ politique.

    Mais là où tu as raison, et je pense qu'il faudra que j'y revienne, c'est qu'il ne suffit pas que deux sphères soient séparées et que le capital acquis dans l'une soit utilisé pour avoir un avantage dans l'autre, pour créer une situation d'injustice. Tu as raison de dire que, dans certains domaines, on estime que l'égalité des chances doit régner, donc que tout le monde doit partir du même point, sans pouvoir utiliser des avantages acquis précédemment pour partir avant les autres. Et en effet, dans les domaines où l'égalité des chances n'a pas lieu d'être (par exemple, en amitié), personne ne crie au scandale si on utilise son capital culturel pour augmenter son capital social. Or, il me semble que l'égalité des chances n'est pas une exigence propre au système scolaire lui-même, mais une exigence liée à sa fonction de sélection et d'insertion dans le monde professionnel. A travail égal, les salaires doivent être égaux. Et à qualification égale, aucun individu ne doit pouvoir prétendre à un emploi auquel un autre individu ne pourrait pas prétendre. C'est l'exigence d'égalité du monde du travail qui fait porter des exigences de justice sur l'école. Alors que l'école, en soi, en tant qu'institution de transmission du savoir, se moque totalement de l'égalité des chances ou (de l'égalité des conditions). Voici donc ma thèse, débarrassée des notions de sphères!

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  3. Charles le Téméraire11 septembre 2015 à 17:36

    Il faut s'entendre sur ce qu'on appelle inégalité. Je soutiens (je ne peux pas le montrer ici) que l'usage du concept d'inégalités n'a de sens que lorsqu'il s'agit d'accès à un bien. Il n'y a pas d'inégalité des tailles des individus, seulement des différences de taille. Mais si le fait d'être grand offre plus d'opportunités professionnelles, mais aussi pourquoi pas amoureuses ou en termes d'amitié (imaginons), alors il y aura effectivement inégalité entre les petits et les grands.

    On quitte le débat initial, mais je crois que tu fais une confusion importante (et fréquente) en matière de justice, qui consiste à considérer que les injustices qui ne choquent pas la plupart des gens ne sont pas des injustices. Mais si ! Si être grand augmente par deux la probabilité de se faire des amis (exemple idiot à dessein), alors il y a bien une inégalité et (ipso facto) injustice, mais ce n'est peut être pas très choquant. Reste que le constat d'injustice ("c'est trop injuste, je suis né petit, c'est plus difficile de se faire des amis") est pourvu de sens dans ce cas.

    Je ne saurais pas trop dire quelle est ta thèse, mais en tout cas les "exigences d'égalité" qui tombent du ciel et valent dans certains domaines mais pas dans d'autres sans qu'il y ait même lieu de se demander pourquoi ne sont pas très satisfaisantes. Renie Walzer ! Renie le relativisme sociologique en matière de normes et valeurs !

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    1. J'accepte tout à fait ta distinction entre différence et inégalité, mais pas ta thèse selon laquelle toute inégalité serait une injustice, ni, par là même, ton reproche selon laquelle les injustices (ou les exigences d'égalités) tomberaient du ciel. Parce que, même si on ne peut pas le montrer ici, il faut distinguer ce qui relève de la structure de base d'une société, et pour laquelle l'égalité est une exigence constitutive, et l'ensemble des choses de la vie, dans laquelle l'égalité n'a pas de prétention. Ce n'est pas du relativisme, et cela n'a pas non plus à voir avec le fait que nous ne sommes pas choqués par certaines inégalités.
      Ceci dit, je concède qu'il y a un peu de travail pour justifier pourquoi le système économique appartient à la structure de base de la société, alors que l'école ne lui appartient pas, sauf si elle se lie avec ce système économique (en fournissant des diplômes qui sont des signes de reconnaissance à destination des employeurs). Je ne serai relativiste que si je n'arrive pas à le justifier...

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  4. Au passage, j'espère vivement qu'aucun fondamentaliste bourdieusien ne lira jamais ce post de blog. Avec cette caricature de Bourdieu, tu vas finir comme Charlie Hebdo !

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    1. Au fait, Hugues, tu remarqueras que les anciens élèves de Bourdieu lui ont souvent fait le reproche d'être caricatural (par exemple, Lahire qui veut sophistiquer la notion d'habitus, Boltanski qui renonce au dualisme simpliste entre le sociologue critique et la foule aliénée).

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