mercredi 2 septembre 2015

Faut-il craindre la mort?

Les philosophes antiques avaient une tendance assez agaçante à vouloir passer pour virils et courageux. Qu'on lise L'Apologie de Socrate ou la Lettre à Ménécée, on nous explique que la mort n'est pas à redouter. Socrate se justifie (en 29ab) par le fait que nous ne pouvons pas savoir ce qu'est la mort, de sorte que changer de conduite par peur de la mort, serait agir par ignorance. Alors que lui, qui sait ce qu'il sait et sait ce qu'il ne sait pas, n'agit pas par ignorance, et donc, ne change pas ses actes en fonction de sa crainte de la mort. Quant à Épicure, il prétend savoir ce qu'est la mort, elle est la fin de toute sensation et la disparition complète de la personne, ce qui implique que personne ne doit redouter la mort, puisque personne ne sera là pour ressentir quoi que ce soit. 
Ces philosophes négligent évidemment le fait que la peur de la mort est essentiellement de nature psychologique, et que, même si la personne est profondément persuadée que la peur de la mort est absurde, elle continue quand même à ressentir cette crainte. On ne peut pas se débarrasser d'un sentiment simplement en se donnant des raisons du caractère inapproprié de cette peur. Il y a chez les Anciens une présupposé assez lourd selon lequel nous pouvons entièrement nous maîtriser, que tout ce qui est psychologique est maîtrisable. Nous avons renoncé à cette idée fausse. On trouve encore quelques théories selon lesquelles les sentiments sont volontaires (chez Sartre, notamment), mais plus grand monde (à raison) pour défendre ces théories. Pour être un tout petit peu plus précis, il est clair que nous pouvons indirectement déclencher un sentiment, en pensant à quelque chose qui suscite en nous un sentiment, mais jamais le déclencher directement. De même, en présence de certaines situations, il est pour nous inévitable que nous soyons submergés par un sentiment. En cas de danger grave et imminent, les gens se mettent à avoir peur, à s'affoler, sans que ces réactions soient contrôlées. 
En résumé, de fait, nous craindrons la mort quoi que l'on puisse dire. Mais il reste quand même la question plus normative, à savoir celle qui demande si cette crainte est justifiée ou non.

La manière platonicienne, ou socratique, est bien sûr beaucoup plus modeste que celle d’Épicure, puisque Socrate dit qu'il ne sait pas ce qu'est la mort, alors qu’Épicure dit qu'il le sait. Pour ce dernier, la vérité du matérialisme implique que l'esprit ne survit pas à la mort du corps, donc que l'esprit ne doit pas redouter ce qui se passe après la mort. J'adopte le point de départ de Socrate, justement à cause de sa modestie qui ne présuppose rien. 
Mais Socrate fait un raisonnement qui me semble fallacieux. Son argument est le suivant : Il est toujours mauvais d'agir sous le coup de l'ignorance. Or, nous ignorons ce qu'est la mort. Donc, il est mauvais ou inadéquat de craindre la mort. 
Comme je l'ai dit, je ne contesterai pas l'idée que nous ignorions ce qu'est la mort. Je vais donc critiquer la prémisse restante, à savoir qu'il est toujours mauvais d'agir sous le coup de l'ignorance. Il me semble au contraire qu'il est tout à fait pertinent de craindre la mort. Les gens qui la redoutent comme un terrible danger ont tout à fait raison de le faire. Quant à ceux qui la provoquent, se suicident, il me semble qu'ils prennent un gros risque, mais que, si leur vie devenait vraiment difficile, ils ont quand même raison d'assumer ce gros risque. 

Pour commencer, il est pertinent de faire une distinction anachronique mais utile, entre le risque et l'incertitude. On définit généralement le risque comme une situation dans laquelle nous connaissons tous les événements possibles, et la probabilité de chacun, sans savoir encore l'événement qui va advenir. Et l'incertitude est définie comme une situation dans laquelle nous ne connaissons pas la probabilité de chaque événement, ni même les événements possibles. 
Face à la mort, nous sommes dans l'incertitude. Nous avons quelques conceptions : une approche naturaliste dans laquelle l'âme n'existe pas indépendamment du corps et ne survit pas à sa décomposition, une approche "orientale" dans laquelle l'âme passe d'un corps à l'autre, en se réincarnant à plusieurs reprises, une approche "occidentale" dans laquelle l'âme survit à la mort du corps et va dans un lieu comme le paradis, etc. Mais d'une part nous n'avons aucune certitude que la liste des conceptions soit close, et surtout nous n'avons aucun indice définitif et indiscutable qu'une conception est meilleure qu'une autre.
Cela signifie que ce que nous craignons dans la mort, ce n'est pas directement les souffrances, les châtiments ou que sais-je encore, mais plutôt l'incertitude relative à ce que nous vivrons, une fois mort. Or, l'incertitude est tout à fait redoutable. Car il faut maintenant faire une nouvelle distinction, un peu moins usuelle, mais assez facile à comprendre entre l'incertitude totale et la simple incertitude. L'incertitude totale est celle de celui qui ne connaît pas la liste des événements possibles. La simple incertitude est celle de celui qui connaît (au moins avec une bonne approximation) la liste des événements possibles, bien qu'il ne sache pas très bien la probabilité de chacun. Quand nous sommes en vie, nous sommes dans l'incertitude simple : nous savons ce qui peut nous arriver. Nous savons qu'il y a de grands dangers, de belles réjouissances, des moments d'ennui, etc. Nous ne savons pas toujours comment les déclencher, les éviter, etc. mais la gamme des expériences humaines est assez bien délimitée. Par contre, la mort nous place face à une incertitude plus forte, où cette gamme des expériences n'est même pas connue. 
Craindre la mort, c'est donc d'abord craindre la perte de contrôle, la perte de connaissance. C'est, assez paradoxalement, une crainte très platonicienne. Et c'est ce qui la rend tout à fait justifiée. Il est toujours justifié pour une personne, de ne faire que ce qui ne la place pas dans une situation où elle ne peut plus maîtriser ce qui lui arrive. Et il est aussi justifié de tout faire pour éviter autant que possible des situations dans lesquelles elle ne sait pas ce qui peut lui arriver. J'ai défini trois rangs dans la connaissance : la connaissance du risque, l'incertitude simple, et l'incertitude totale (bien entendu, il faut ajouter à ces trois rangs le premier : la connaissance qu'un événement va avoir lieu ou pas). Et il y a une norme pratique pour l'agent de tout faire pour rester dans le rang de connaissance supérieur, ou pour y remonter. Cette norme est à la fois théorique et pratique. Parce que, bien sûr, l'exigence théorique fondamentale se confond avec le devoir de chercher la vérité et la connaissance la plus complète possible. Mais c'est aussi une exigence pratique, puisque l'action est d'autant plus couronnée de succès qu'elle s'appuie sur une connaissance solide. Ne pas s'appuyer sur des connaissances pour agir, alors qu'on le pourrait, c'est commettre une faute pratique (on pourrait d'ailleurs dire qu'il s'agit d'une faute morale, bien que le terme serait ici utilisé de manière inhabituelle). Ainsi, ne pas craindre la mort, c'est ne pas redouter une situation où nous ne savons pas ce qui peut se passer. C'est commettre une faute pratique. Au contraire, la craindre, c'est redouter de perdre partiellement ou totalement la maîtrise que nous avions sur le monde. Cette crainte est justifiée. 

A la question de savoir s'il faut craindre la mort, je réponds donc oui. La nature est un espace que nous maîtrisons relativement bien, et dans lequel nous savons à quoi nous attendre. L'au-delà est un espace dont nous ne savons rien, pas même s'il existe. Cette perte de connaissance et de maîtrise est toujours à craindre. Je parlai au début de cet article du suicide, et on peut en dire un mot pour conclure : est-il justifié de sacrifier toute sa connaissance et sa maîtrise pour faire cesser une vie misérable ou douloureuse? La réponse est non : il n'est jamais justifié de se placer dans une situation dont on ne sait rien. Il existe un nombre infini de représentations de l'au-delà qui sont encore pires que la pire des existences terrestres. Le suicide, qui signifie ne plus craindre la mort, mais la désirer, est donc toujours injustifiable. Le suicide est un pari fou. 
Mais qu'on me comprenne bien : injustifiable ne veut pas dire condamnable. Aucun individu ne peut arriver à la conclusion qu'il doit le faire, mais il serait ignoble et détestable d'interdire aux personnes de le faire, ou de les punir si elles essayaient. Car la psychologie et la raison relèvent de deux ordres différents. Qu'on ne puisse jamais justifier le suicide est une chose, mais il peut très bien arriver qu'une vie deviennent psychologiquement invivable. Seulement, la simple possibilité que l'au-delà soit encore pire suffit à rendre rationnellement injustifié le suicide.

5 commentaires:

  1. "Il y a chez les Anciens une présupposé assez lourd selon lequel nous pouvons entièrement nous maîtriser, que tout ce qui est psychologique est maîtrisable. Nous avons renoncé à cette idée fausse"

    Tu te fais vraiment des idées sur ces malheureux "anciens", qui sont pour toi apparemment tous d'accord sur les mêmes bêtises (as-tu conscience que quand on parle des penseurs de l'antiquité, on ne désigne pas une école de pensée ramassée sur elle-même, mais un millénaire d'histoire de la pensée et trois continents ???)

    Aucun stoïcien, pour prendre le courant qui pourrait paraître le plus extrême en la matière, n'a jamais dit que tout ce qui est psychologique est maîtrisable. Tout ce qu'on peut dire, dans la perspective d’Épictète par exemple, est qu'une représentation, quelle qu'elle soit, ne peut pas se traduire en action sans l'assentiment de la personne, qui peut donc aussi s'abstenir d'agir. Si tu trouves cela aberrant, tu dois aussi rejeter l'institution judiciaire, parce que c'est à peu près ce qu'on attend de quelqu'un de responsable.

    Par ailleurs, il y a dans le stoïcisme une claire distinction entre le "progressant", que nous sommes tous, et le sage que nous devons être mais qui est clairement une figure idéale. Cette distinction bien connue aurait dû t'inciter à être un peu plus charitable.

    J'aimerais bien savoir où tu trouves chez Sartre l'idée que les sentiments sont volontaires. Je suis sûr que c'est un contresens total. Les sentiments ne sont certainement pas pour lui des données naturelles qui imposent un comportement, mais ils ne sont pas "volontaires" ! La philosophie de Sartre ne met pas au centre la volonté, mais le projet existentiel qui est bien autre chose qu'une décision issue d'une délibération rationnelle.

    Pour en venir au fond, je dois dire que j'ai beaucoup de mal à comprendre à ceux qui disent que la peur de la mort est justifiée par l'incertitude quant à la nature de l'au-delà. C'est déjà assez curieux d'entendre cela de la part d'un religieux, mais de la part d'un athée, c'est consternant. Il n'est quand même pas très difficile de s'apercevoir que l'idée d'au-delà est pathologiquement produite par la crainte de mourir (qu'elle ne saurait donc évidemment l'expliquer !) et que les diverses conceptions qu'on s'en fait sont d'aimables et rassurantes foutaises. Je suis bien marri que tu donnes du crédit à ces foutaises.

    Pense aux passages d'un avion, dont le vol va s'écraser dans un désert et qui n'ont aucun espoir d'en réchapper. Si leur crainte de mourir était seulement due à l'incertitude à l'égard de leur destination dans l'au-delà (réincarnation, limbes, enfer), ils ne seraient pas dans une situation différente de celle de passagers d'un avion perdu dans les nuages sans moyens de localisation, qui doit atterrir d'urgence mais ne sait pas où il le fera. Ces gens là ont bien une crainte liée à l'incertitude de leur destination, mais cela n'a rien de commun avec la peur de la mort !!! La peur de la mort, c'est la crainte de l'anéantissement, et cette anéantissement est certain, si certain que c'est précisément pour cette raison qu'un grand nombre de croyants embrassent une religion !!!!

    Cela dit, on peut considérer abstraitement la question de savoir s'il est raisonnable, rationnel de prendre une décision à propos d'une situation dont on ne sait absolument rien, sans le relier à la mort. Tu assertes que "il n'est jamais justifié de se placer dans une situation dont on ne sait rien", mais cela mérite assurément justification. Le principe de raison insuffisante peut très bien apporter ce genre de justification. Mais il est vrai qu'il n'est pas très solide. C'est une vraie question (à la différence de celle que tu poses en titre de ce post)

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    1. Sur les Anciens, nul doute qu'on peut trouver un nom d'auteur pour à peu près n'importe quelle théorie (on voit assez bien cela dans Les académiques de Cicéron). Mais restons raisonnables : qu'on parle de Platon, Epictète, Marc Aurèle, Sénèque, on trouve partout cette idée d'une maîtrise totale de son intériorité. Que cela reste un idéal me paraît tout aussi fautif que si on prétendait que c'est effectivement réalisable.
      Quant à ta lecture de Epictète, elle est à la fois profondément réductrice, parce qu'elle réduit le problème de l'assentiment à celui du passage à l'action, et littéralement fausse ainsi formulée, justement parce que Epictète répète que notre corps n'est pas en notre pouvoir, et qu'il se peut donc que l'abstention ou l'action soit incontrôlée. C'est Epictète qui rend problématique l'existence de l'institution judiciaire, pas moi.
      Et puis, soyons honnête : il suffit de parcourir deux minutes les Entretiens ou le Manuel pour tomber sur un chapitre où il est dit que l'on peut triompher de la crainte de la mort. Cela n'a rien de très audacieux de penser que, si cet exemple revient très souvent, c'est justement parce qu'il s'agit du sentiment le plus dur à maîtriser.
      Concernant Sartre, mes sources sont Esquisse d'une théorie des émotions, lue par Tapollet dans Émotions et valeurs.

      Sur le fond, la fin de ta remarque éclaire très bien mes intentions. A part la mort, on trouve difficilement un exemple de situation dont on ne sait vraiment rien. C'est pourquoi cela me semblait le meilleur exemple. Pour une fois, j'ai adopté une méthode cartésienne plutôt que pragmatiste : considérer comme possible tout ce dont on n'a pas montré avec une certitude absolue que c'est impossible (alors que le pragmatisme tient pour possible ce qui peut raisonnablement avoir lieu, ce qui exclurait bien sûr l'au-delà). A ma connaissance, il n'y a pas de preuve définitive de l'inexistence de l'au-delà. Donc, on fait comme si c'était possible. Ceci dit, comme tu l'as bien compris, l'au-delà ne m'intéresse pas.
      Sur le manque de justification de mon principe, je concède tout à fait. Je le ferai par la suite.

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    2. Mais peut-être y a-t-il une autre manière de discuter mon principe : se demander s'il est toujours injustifié de passer d'une situation de certitude totale, à une situation de risque. Car il y a déjà à ce stade un changement qualitatif.

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  2. "qu'on parle de Platon, Epictète, Marc Aurèle, Sénèque, on trouve partout cette idée d'une maîtrise totale de son intériorité"

    Ainsi pour toi, les "anciens" se résument à Platon et les stoïciens !!! Et même là, on ne trouve nulle part cette idée d'une maîtrise totale de son intériorité, si par intériorité tu entends comme auparavant "tout ce qui est psychologique". Si on prends par exemple le fameux début du manuel, on lit que dépendent de nous opinion, tendance, désir, aversion, mais non la représentation.

    Ce que j'ai dit d'Epictète est vrai et se retrouve dans les textes ; mais je n'ai pas dit que la théorie stoïcienne de l'assentiment et de ce qui dépend de nous était au fondement de la responsabilité pénale ! Sois attentif au sens de l'implication dans ma phrase. On ne peut pas non plus m'accuser de réduire "l'assentiment" à l'"impulsion", puisque je me suis contenté de rappeler que l'assentiment précède nécessairement l'impulsion, ce qui est un des principes basiques du stoïcisme !

    Pour Sartre, je n'ai malheureusement pas le texte sous la main, mais je persiste à dire que c'est un contresens, parce que le tour de force (ou l'absurdité) de ce texte, si je me souviens bien, est précisément de vouloir montrer que le sentiment est intentionnel mais involontaire, au sens de non délibéré, décidé. Tu prends quand même un peu les gens pour des idiots.

    C'est déjà fou de prendre en considération dans la théorie tout ce dont il est impossible de prouver que cela n'existe pas (au phlogistique, à la pierre philosophale, au principe vital), mais dans la pratique, c'est le sommet de la démence. Tu dis que le suicide est un pari, mais qui parierait son repas sur l'existence du père Noël ? Pourtant c'est irréfutablement une possibilité, d'après toi ! Un pari sur l'existence du père Noël est très raisonnable, à te suivre.
    Le voyageurs perdu dans la forêt de Descartes pourrait se contenter de prier Dieu de lui envoyer un ange pour le ramener dans son foyer. Étrangement, la méthode cartésienne en matière pratique est plutôt de se mettre à marcher !!!!!!
    Une décision rationnelle suppose évidemment d'éliminer une infinité de situations ou d' "états de la nature" dont l'impossibilité n'est pas démontrable mais qu'il ne vaut tout simplement pas la peine de considérer (comme les foutaises sur l'au-delà), et qui, si on les considérait, rendraient en fait impossible cette décision rationnelle.

    C'est amusant que tu déclares que l'au-delà ne t'intéresses pas. C'est pourtant ce qui intéresse tout le monde, et quelque chose que le grand public s'attend à voir traiter par quelqu'un qui se présente comme un philosophe.

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    1. Brièvement : je me suis trompé, ce n'est pas Tappolet qui parle de Sartre, mais de Sousa, dans le dictionnaire de philosophie morale, article Émotions. L'auteur estime qu'on verrait cela dans l'Etre et le néant et dans l'Esquisse.
      Sur assentiment et représentation d'accord.

      Si on inclut dans le rationnel ce qui relève du raisonnable, il est certain que tout cet article n'a pas lieu d'être. Et je suis assez d'accord pour le faire. Mais j'ai essayé ici de prendre une autre voie.
      D'ailleurs, concernant la délimitation de ce qu'on peut tenir pour des foutaises, c'est malgré tout un sujet qui n'est pas simple. Quand des groupes sociaux relativement nombreux ont des croyances, il semble raisonnable d'admettre que ces croyances ne sont pas absurdes. En tout cas, je ne trouve pas correct d'utiliser la notion du raisonnable pour chasser de la discussion des opinions qu'au moins certaines personnes sont prêtes à assumer. Elle vaut pour chasser des pseudo-doutes de philosophes, pas des croyances religieuses. Du coup, je me demande bien sur quoi se fonde notre rejet sans discussion de celles-ci. Tu as l'air de dire que c'est notre spécialisation de philosophes qui nous a rendus capables de comprendre que la séparation de l'âme et du corps n'est pas possible. Probablement.

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